Comment lire et écrire le créole haïtien
La prononciation de la langue créole ne sera pas difficile si déjà vous pouvez lire le français ou l’anglais. On l’écrit comme la phonétique, en d’autres termes tous les sons s’écrivent de la même façon, sans exception (presque de la même façon que le grec ou l’espagnol.) Un peu plus bas nous verrons certains principes et exemples qui vous faciliteront de lire et d’ecrire le créole aisément
- Règle : Il y a un signe pour chaque son.
- Règle : Un même signe pour un son semblable.
- Règle : Aucune lettre n’est muette.
- Règle : Chaque lettre joue son role.
- Quelques pièges à éviter
- Les variations
- L’accent aigu
- L’accent grave
- La bonne prononciation des articles définis
- L’apostrophe(‘) et le tiret (trait d’union) (-)
Des principes pour bien lire et écrire le créole.
Il y a quatre règles fondamentales pour bien lire le créole que vous devez connaître. Si vous parvenez à les suivre, vous lirez quelque soit le mot créole aisement .
1. – Règle : Il y a un signe pour chaque son.
En créole on utilise un signe pour chacun son des mots de la langue. Presque tous ces signes sont dans l’alphabet. Voilà pourquoi l’alphabet comporte 30 lettres ! Ainsi, nous pouvons écrire tous les mots créoles avec les 30 lettres de l’alphabet.
Vous n’y trouverez pas d’exemples de ce genre en créole :
Anglais : baby | bathroom ;
Où le syllabe “ba” se prononce différemment dans chaque mot.
Français : femme | femelle ;
Où le syllabe “fe” se prononce de façon différente dans chaque mot.
2. – Règle : Un même signe pour un son semblable.
Si les sons des mots ou des syllabes sont identiques, on les écrira de la même façon. En ce sens, ils sont des homonymes, c’est à dire ils s’écrivent de la même façon mais ont un sens différent.
Exemple avec le mot “jan” :
Fre m nan rele Jan. (Mon frère s’appelle Jean.) — Ici “Jan” est le nom d’une personne.
Ki jan de moun li ye? (Quel genre de personne est-elle ?) — Ici avec “jan” on fait référence à la personnalité de quelqu’un.
Exemple avec le mot “li” :
“li” a plusieurs sens.
Il peut être un verbe : Mwen konn li (fr : lire, en : to read, es : leer ) (Je sais lire)
Il peut être un pronon personnel à la 3ème pers. du sing. :
Jan malad, li ale lopital. Mari se doktè, l ap pran swen Jan.
(abreje : l ; fransè : il, elle ; anglè : he, she, it ; espànyòl : él, ella) (Jean est malade, il est allé à l’hopital. Marie est docteur, elle prend soin de Jean).
Ainsi “li” peut remplacer un homme, une femme, un animal ou un objet.
Il peut être un pronom d’objet direct ou indirect à la 3ème personne du singulier : Jan di li tout doulè li santi. (Jean lui dit toutes les douleurs qu’li ressent.)
(fransè : lui, le, la ; anglè : him, her, it ; espànyòl : él, ella )
Etc…
3. – Règle : Aucune lettre n’est muette.
Vous devez prononcer toutes les lettres en lisant le créole, il n’y a aucune lettre muette. Rappelez-vous, l’alphabet créole a 30 lettres !
Vous n’y trouverez aucun exemple de ce genre en créole :
français : La bouche est pleine | Ici, la lettre “e” ne se prononce pas :-°
créole : Bouch li plen. (si vous écrivez “bouche”, le mot est radicalement différent)
4. – Règle : Chaque lettre joue son role.
Cette partie pourrait être une casse-tête pour certains : en créole, chaque lettre joue son role, ou bien conserve ses sons.
Exemple : genyen. Se prononce-t-il “gen|yen” ? ou “ge|nyen” ?
La réponse est :
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Exemple : chany. Ce prononce-t-il “chan-y” (une syllabe) ? ou “cha|ny” (2 syllabes) ?
La réponse est :
Secret (cliquez pour la visualiser)
Quelque soit le mot figurant “y” il se prononce toujours comme “i”.
Essayez de prononcer ce mot :
peny…
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La réponse est :
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En ce sens on prononce “pèsonèl” [pè|so|nèl] et non “pè|son|èl“.
Et on prononce bonè “bo|nè et non “bon|è”
Mais on dit : “anyen” [an|yen] et non [a|nyen]
“manyè” = [man|yè] ; “mànyè” = [mà|nyè]
Emànyèl et non Emanyèl
Etc…
5. – Quelques pièges à éviter
Rappelez-vous des points ci-dessous (c’est important surtout pour les francophonnes) :
- AN et ÀN – Rappelez-vous : “an” est une lettre tandis que “àn” sont deux lettres (à (a accent grave) et n). Il y a une grande difference entre “dan” (dent) ak “Dàn” (Danne, nom propre de personne).
- E – “e” se prononce toujours avec la bouche ouverte (comme “é” en français) Exemple : lave (se nettoyer avec l’eau) ; mache (se deplacer…)
- EN et ÈN – Rappelez-vous : “en” est un seule lettre tandis que “èn” sont deux lettres (è et n). Il y une difference entre “ren” (organe de la hanche, rein) et “rèn” (femme du roi, reine).
Certains mots difficiles : lane [la-ne] (année) ; manyen [man-yen] (toucher) – manyè [man-yè] (moyen) – mànye [mà-nye] (manier) ; anyen [an-yen] (rien) ; genyen [gen-yen] (voir, gagner) ; mennen [men-nen] (mener) … - G – “g” a toujours la prononciation rude, comme dans garçon. Exemple : gè (guerre) (français “guè”, et non jè) – lajè (largeur) ; figi (figure) (français : figui, et non
fiji) – ajil. - J – “j” ne se prononce pas comme le “j” anglais (comme dans “the job”). Si vous voulez écrire le mot français “jazz“, vous l’écrivez ainsi : “djaz” et non :
jaz.
Si vous écrivez le mot anglais “job” (travail), vous l’ecrirez djòb et nonjòb. (En fait, ce dernier est un propre. À ce propos, Jòb (Job) est une personne et non synonyme du mot “travail”.) - IN – Rappelez-vous de ceci : la syllabe “in” se compose de deux lettres, elle ne se prononce jamais comme les lettres “en”. [Machin] On dit “ma|chi n” (machine) et non
machen…. - R et W – on ne met jamais “r” devant o, ò, on, et ou. Mais on utilise “w” de préférence. (En réalité, si vous mettez “r” en avant, le son sera quasiment semblable… mais se serait une faute. On écrit : pwoblèm et non
problèm(problème) ; pwofesè et nonprofesè(professeur).
On ne met jamais “r” devant “w”. On écrit : wa (roi) et nonrwa; twòp (trop) et nontrwòp… - X – En créole il n’existe pas de lettre “x”. Pour donner le son du “x” (français ou anglais) on utilise “ks” oubyen ak “gz”. On n’écrit pas “
explikasyon” (explication) mais on écrit “eksplikasyon” ; “extraòdinè” (extraordinaire) non plus, mais on écrit “ekstraòdinè” ; On n’écrit pas “exanp” (exemple) mais on “Exemple”. - Y et I – Devant une voyell on utilise seulement “y” pour former le son /j/, mais on utilise jamais “i”pour cela. Exemple : “marye” mais non
marie(marier)
6. – Les variations
En créole il y a des mots qui possèdent plusieurs orthographes acceptables, on les appelle “variation”. On parle de variationquand pour un seul mot il existe plusieurs orthographes ; généralement ce sont des différences géographiques d’Haïti. Les variation s’écrivent et se prononcent un peu différemment, mais elles ont les même sens et sont donc grammaticalement correctes.
Quelques variations :
Semèn, semenn (semaine), lanng, lang (langue) ; goch, gòch (gauche) ; jón, jòn (jaune) ; anviwónman, anviwònman (environement) ; mond, monn (monde) ; fransè, franse (français) ; anglè, angle (anglais) ; espànyòl, espayòl (espagnol) ; chèn, chenn (chaîne) ; pànye, panyen (panier) ; vèr, vèt (vert[e]) … etc. Ces orthographes sont admises.
7. – L’accent aigu
Traditionnellement on utilisait pas l’accent aigu en créole dans les années 1990. Mais c’est utilisé à bon droit sur les lettres “e” et “o” (“é”, “ó”) dans de bons ouvrages récents.
L’accent aigu nous permet de dire “jón” (pronnoncé “jaune”), et on n’est pas obligé d’écrire “jòn”.
On peut dire “énmi” si on ne veut pas dire “ènmi” (ennemi). On peut dire “Amón” (Amôn). On peut aussi écrire “evénman”, et on n’est pas obligé d’écrire “evènman”…
(C’est ainsi que parle les Port-au-princiens ( pas de discrimination ici). Pourquoi seraient-ils obligés d’écrire “ò” lorsqu’ils disent couramment “o” ? C’est l’accent aigu qui permet d’écrire ces sons.)
ó = Alt+162. Cela veut dire (en bref) : appuyez sur le bouton “Alt” maintenez-le tout en tapant 1, 6 et 2 dans la partie numérique.
(Plus de détail)
Secret (cliquez pour afficher)
ó = Alt+162 (ou Fn+Alt+162 pour Notebook)
Ó = Alt+0211
é = Alt+130
É = Alt+0201
8. – L’accent grave
On met l’accent grave sur a, e et o devant n pour les prononcer séparément comme deux lettre, quand on ne veut pas prononcer respectivement an, en ou on.
On écrit Antwàn (Antoine) mais non Antwan. “Àn” (Anne) qui est diférent de “an” (article défini(le ou la)).
À = Alt+0192
è = Alt+138
È = Alt+0200
ò = Alt+149
Ò = Alt+0210
9. – La bonne prononciation des articles définis
En lisant le créole haïtien, beaucoup de personnes prononcent les articles définis séparément comme les autres mots, ainsi les phrases perdent leurs intonations ou le rythme, le sens des phrases est brouillé… . Les articles définis causent beaucoup de problèmes d’intonation.
Voici les articles définis : “la” (l’article de base), il se change en “a, an, lan, nan” selon le son qui vient juste avant de cet article.
L’article défini se place après le nom qu’il détermine. Il varie dépendamment du son de la dernière syllabe du mo qu’il détermine.
On utilise “la” après une consonne orale : b, ch, d, f, g, j, k, l, p, r, s, t, v, z ; et également après y et w.
Exemple : Kay la, solèy la, sik la. (La maison, le soleil, le sucre)
“A” après une voyelle orale : a, e, è, i, o, ò, ou ; et après “ui” aussi.
Exemple : po a, chou a, fi a, manje a (le pot, le chou, la fille, la nourriture)
“Nan” ou “lan” après une consonne nasale : m, n ; et également après “ng”. Exemple : chanm nan, kann nan, paking nan (la chambre, la canne, le parking)
“An” après une voyelle nasale : an, en, on; et également après “oun”. Exemple : pen an, ban an, pon an (le pen,le banc, le pont)
Dans la phrase : Pawòl Jewova a di. On dira “Je|wo|va a” (3 syllabes, la dernière syllabe sera longue) et non “Je|wo|va| a” et non 4 syllabes. (La parole de Jéhovah dit.)
On aura un syllabe longue aussi dans : “wa a” (le roi) ; et c’est de même pour : “la a” (ici) ; “sa a” (ceci).
Liv mwen an se prononcera comme “liv| mwen| yan” et non “liv| mwen| an” (mon livre).
10. – L’apostrophe(‘) et le tiret (trait d’union) (-)
BEaucoup de lenguiste sont d’accord qu’il n’est pas indispensable d’utiliser un tiret (ou traitd’union) ni d’apostrophe entre deux mots ou pour former des contractions. — Évidemment, en fin de lignes on séparera un mot avec un trait d’union pour le terminer sur la ligne suivante .—
Il n’est pas nécessaire de mettre un apostrophe après la contraction des pronoms personnels (mwen – m, ou – w, li – l, nou – n et yo – y).
N’écrivez pas “machan-n” ; mais écrivez “machann”
N’écrivez pas “ba li’l” ; mais écrivez “ba li l”
N’écrivez pas “antan-n” ; mais écrivez “antann”
N’écrivez pas “pou’w” ; mais écrivez “pou w”
Dans la même idée, souvenez-vous de ne pas racrocher deux ou plusieurs mots pour en former un seul, ainse les phrases seront plus claires :
N’écrivez pas “M pat al lavil yè” ou “M pa’t al lavil yè” ; mais écrivez “M pa t al lavil yè”
On n’est pas obligé de mettre un apostrophe (‘) dans la contraction des verbes suivants :
Ale -> al : Melani t al[e] lavil yè maten.
Bay -> ba/ban : Bay kou bliye / Ban m 2 goud / Ba li afè l.
Kapab -> ka/kab : Yo ka[pab/kab] kouri anpil.
Konnen -> konn : Èske ou konn[en] moun sa a?
Gade -> gad : Gad[e] jan misye chèlbè.
Genyen -> gen : Jera gen[yen] anpil tan pou sa.
Mete -> met : Met[e] rad sou ou, li fè frèt.
Pote -> pot : Pot[e] komisyon an demen maten.
Rete -> ret : Moun sa yo ret[e] Okap.
Soti -> sot : Sot[i] kò w la!
Vini -> vin : Jak vin[i] pran sa ki te pou li a.
N’écrivez pas “
N’écrivez pas : “